Ce n'est pas peu dire que les tragiques échecs des plans de développement dans les pays du tiers-monde sont criants.

Les théories économiques, les stratégies du développement conçues pour le décollage se sont révélées inefficaces et illusoires. Pour Malek Bennabi, le problème des pays sous-développés demeure dans la capacité de ces pays à créer une dynamique et un état de mobilisation des énergies et des potentialités humaines : « Il n'est de richesse que d'hommes »

La leçon tirée est d'importance : le capital d'un pays sous-développé qui veut décoller économiquement attribué à toute une gamme de facteurs outre l'investissement financier : « il ne s'agit pas d'avoir plus mais d’être plus » écrivait à juste titre René Maheu. L'enjeu de la crise est que cette prise de conscience sera alors une matérialisation de la civilisation.

Le présent ouvrage est une réflexion sur les réalités du sous-développement.

A cet égard, la réflexion de Bennabi sur la réalité du sous-développement va de pair avec la réflexion sur le rapport entre la culture et l’économie ; comme il l’écrit : « le problème était et demeure celui d'une imprégnation culturelle de la société islamique à même de lui permettre d'utiliser ses capacités intellectuelles et physiques et d'une manière générale d'assurer l'activité de chaque individu sur la base d'une équation sociale, le qualifiant pour œuvrer au succès de n'importe quel plan économique.