La mairie avant la mosquée
Auteur : Sigrid choffé-Harouel
Editeur : Jean-cyrille godefroy
Nombre de pages : 154
Les pratiques de polygamie de certains musulmans de France résultent de la
célébration de nombreux mariages musulmans sans que l'imam ait exigé une
attestation de mariage civil. Or l'antériorité de celui-ci sur le mariage religieux est
depuis deux siècles la pierre angulaire du droit français du mariage. Cela fut imposé
au XIXe siècle par de sévères mesures répressives frappant les ministres du culte.
Dès le milieu du XIXe siècle, l'État a ainsi transformé radicalement et définitivement
les mentalités des catholiques français, pour qui il est devenu normal de passer par
la mairie avant de se marier à l'église.
Aujourd'hui, il s'agit de transformer tout aussi efficacement les mentalités des
populations d'origine musulmane dont l'intégration exige le respect de la législation
française sur le mariage. La fréquence du mariage musulman (hallal) sans mariage
civil préalable est en soi une atteinte à l'ordre public. De surcroît, le respect de la
règle de l'antériorité du mariage civil sur le religieux constitue le seul moyen efficace
de rendre impossible la polygamie.
Il faut donc appliquer aux imams les peines frappant les ministres du culte
fautifs de mariages interdits. Et encore ont-elles été très adoucies par la nouvelle
rédaction du Code pénal, en 1994 : la peine maximale de prison encourue est
ramenée à six mois et n'en sont passibles que ceux qui célèbrent de tels mariages « de
manière habituelle ». On ne risque rien avant une seconde récidive, laquelle rendait
voici deux siècles un curé passible du bagne.
Le mariage civil est une institution fondatrice de la société française moderne.
S'il veut œuvrer à l'intégration et empêcher en France la polygamie, l'État doit
traiter les musulmans de la même manière qu'il a traité les catholiques voici deux
siècles. Il doit les empêcher de se marier religieusement en l'absence d'un mariage
civil préalable.